En 1862, à l’occasion des travaux réalisés par le baron Haussmann, un théâtre parisien situé boulevard du Temple est déplacé au 3 bis rue Papin : il s’agit du Théâtre de la Gaîté lyrique. Bientôt, avec sa nouvelle salle de 1 800 places richement décorée, son vestibule majestueux et son grand foyer public, le théâtre devient l’un des joyaux de la scène culturelle parisienne. Au cours des quelques 140 années suivantes vont se succéder les directeurs – dont Jacques Offenbach, les appellations (Théâtre de la Gaîté, Théâtre Lyrique, Opéra Populaire, Opéra Municipal de la Gaîté…), mais surtout les programmations qui, bien qu’exigeantes, sont toujours restées populaires.
Peu d’autres lieux parisiens peuvent se vanter d’une histoire aussi tumultueuse : enregistrant parmi les plus fortes recettes de tous les théâtres de la capitale pendant la Commune de Paris, célébrant le soixante-dixième anniversaire de Victor Hugo, abritant des ballets russes de passage à Paris dans les années 1920… Il fût pillé pendant l’Occupation qui vit la disparition du grand lustre installé par Offenbach et du carrosse d’or de l’Empereur entreposé dans les communs, dix fois perdu, vingt fois repris… Dans les années 1970, le lieu accueillit de grands succès du théâtre tels que La Dispute de Marivaux, mise en scène par Patrice Chéreau, ou Le Regard du Sourd par Bob Wilson. On vit même ensuite s’y installer une école de cirque, sous la direction de Silvia Montfort, et un chapiteau dans le square Chautemps !
Au début des années 1980, le dôme magistral de la salle menaçant de s’effondrer, on dût se résoudre à bétonner une partie de la grande salle. Elle fût bientôt détruite dans le cadre du projet de parc d’attraction Planète Magique, imaginé par le créateur de dessins animés Jean Chalopin. Les difficultés techniques eurent raison de ce parc qui n’ouvrit que quelques semaines en 1989. Depuis, la Gaîté lyrique était en sommeil ; la poussière recouvrant peu à peu ce lieu central de la vie culturelle parisienne. Jusqu’à ce qu’en 2002, la Mairie de Paris décide d’y implanter un nouvel établissement culturel destiné aux cultures numériques et aux musiques actuelles.
Une équipe menée par Pierre Bongiovanni s’y installe alors et y mène, d’octobre 2002 à avril 2004, une politique d’animation du lieu dans le bâtiment comme hors-les-murs. Pendant la première Nuit Blanche, la Gaîté lyrique est même investie par un géant grâce à une installation de vidéoprojecteurs de l’artiste Samuel Rousseau.
Parallèlement, en décembre 2003, le cabinet Manuelle Gautrand Architectes se voit attribuer la maîtrise d’ouvrage suite à l’appel à candidature organisé par la Mairie de Paris. Le projet, tout en étant innovant, respecte les parties historiques du bâtiment (la façade, l’entrée et le foyer qui seront restaurés) et entend proposer un bâtiment dont les équipements constituent une véritable « boîte à outils » modulable, au service des artistes.
La Société de Gestion
La Société de Gestion de la Gaîté lyrique SAS (SGGL SAS), dont les actionnaires sont Naïve, letroisièmepôle et Inéo Groupe GDF-Suez, commence son activité le 1er juillet 2008.
Son directeur général et artistique est Jérôme Delormas.
Son conseil d’administration est constitué de :
Patrick Zelnik, président (président du label indépendant Naïve)
Steven Hearn, vice-président (directeur de l’agence d’ingénierie culturelleletroisièmepôle)
Sylvie Dao, membre (directrice déléguée d’Inéo, Groupe GDF-Suez)